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Faire face à l'adversité avec le sourire

Je m'appelle Shane O'Neill. J'ai consacré 20 ans de ma vie à l'entraînement et à la compétition en muay thaï. Pendant cette période, je suis devenu champion d'Irlande, mon pays d'origine, champion des quatre nations et champion d'Europe. Le combat incarne la résilience, c'est-à-dire la capacité à se remettre d'un échec et à continuer à progresser malgré les difficultés et l'inconfort. La lutte est l'expression tangible de la ténacité humaine et de l'esprit inébranlable face à l'adversité et aux défis. C'est un langage universel qui transcende les frontières culturelles et socio-économiques et qui suscite l'appréciation et le respect des gens dans le monde entier. Mon parcours pour devenir championne ne m'a pas seulement préparée à affronter les revers sur le ring et en dehors, mais m'a aussi inculqué une profonde compréhension de la résilience qui réside en chacun de nous.

Je partage ce que je considère comme les trois piliers essentiels de la résilience que j'ai appris et mis en œuvre au cours de mon parcours pour devenir un champion.

1. Accepter qu'il y aura des défis à relever et s'approprier sa réponse

En tant que combattant, j'ai compris, de par l'essence même de ce sport, qu'il serait DUR et que je devrais régulièrement faire face à l'adversité. Il était essentiel d'accepter cela comme faisant partie du contrat pour avoir une chance d'apprécier le voyage.

C'est également le cas dans la vie. Pour reprendre les mots du grand philosophe Rocky Balboa,"Laissez-moi vous dire quelque chose que vous savez déjà. Le monde n'est pas fait que de soleil et d'arcs-en-ciel. C'est un endroit très méchant, et je me fiche de savoir si vous êtes un dur à cuire ; il vous mettra à genoux et vous y maintiendra en permanence si vous le laissez faire".

Acceptez-le et vous pourrez commencer à vous approprier vos résultats.

L'appropriation consiste à assumer la pleine responsabilité des décisions que vous prenez et des actions que vous entreprenez. C'est rechercher un retour d'information sur la façon dont VOUS auriez pu agir différemment lorsque vous êtes confronté à la défaite. C'est s'excuser pour son rôle dans les désaccords ou les échecs au sein d'une équipe. L'appropriation vous permet d'établir une confiance incroyable avec les personnes qui vous entourent.

Dans le gymnase, j'ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes entraîneurs et de mes partenaires d'entraînement, mais je devais assumer la responsabilité de mes résultats. Lors d'un combat, de nombreuses parties sont impliquées dans le déroulement du combat - l'arbitre, les juges, la foule et, bien sûr, l'adversaire. Cependant, le résultat m'appartenait et n'appartenait qu'à moi. Si un combattant pointe du doigt après une défaite et cherche des raisons extérieures à lui-même pour expliquer sa défaite, il a perdu une occasion d'apprendre et de grandir.

Cela vaut pour tous les domaines de la vie. Acceptez que le voyage comporte des difficultés et des luttes, assumez votre préparation et vos résultats.

2. Plus qu'une pratique, la gratitude est une attitude

Un camp d'entraînement pour un combat peut commencer jusqu'à 8 semaines avant la compétition. Le camp d'entraînement implique 10 à 12 séances d'entraînement par semaine, un régime à quelques kilos près du poids de combat (vous déshydratez ensuite les derniers kilos pendant la semaine du combat), et tout cela en continuant à travailler à plein temps, à entretenir des relations et à faire face aux difficultés que la vie peut vous apporter. Il est très, très facile de glisser dans un état d'esprit de frustration et de créer une friction intérieure à chaque instant de la journée.

D'après mon expérience, c'est la raison pour laquelle si peu de ceux qui relèvent le défi d'une carrière de combattant professionnel parviennent à dépasser quelques combats avant d'abandonner. Je savais que si je voulais avoir une carrière longue, réussie et agréable, je devais changer d'attitude et développer ma résilience.

C'est une dame qui s'entraînait à la salle de sport qui m'a fait découvrir le concept de gratitude lorsque j'étais adolescente. Alors que je discutais avec elle avant une séance à la fin de la semaine, je me plaignais de la fatigue que m'avait causée l'entraînement de la semaine, et elle m'a simplement répondu : "Sois reconnaissant que ton corps soit capable de pousser si fort". J'ai pris ces mots avec moi et je me suis sentie soulagée de mes douleurs. Je me suis sentie pleine d'énergie et capable. Cela m'a amené à approfondir cette idée et à développer une habitude consciente d'être reconnaissant et d'exprimer ma gratitude. Alors que je mangeais de la morue et des asperges au dîner pour la cinquième nuit consécutive, au lieu d'aspirer à un repas plus appétissant, je me suis sentie reconnaissante d'avoir de la nourriture dans mon assiette. Je me suis sentie reconnaissante d'être en mesure de choisir ce que je mangeais, et cela a donné un meilleur goût au repas.

La pratique de la gratitude ne consiste pas seulement à être reconnaissant pour les choses de la vie, mais aussi à exprimer sa gratitude aux autres. Le simple fait de dire "merci" renforce non seulement les relations, mais a également un effet positif sur vous, la personne qui exprime sa gratitude, car vous voyez la reconnaissance s'inscrire sur le visage de l'autre personne. Nous pouvons être très occupés dans la vie et souvent tomber dans un rythme dans nos relations. Prendre un moment pour dire merci à un être cher, à un ami ou à un collègue peut être juste ce qu'il faut pour continuer à pousser.

3. De petits engagements pour tester son corps aident à renforcer la confiance en soi

Au cours de mon parcours dans les arts martiaux, j'ai commencé à réaliser l'impact profond de l'entraînement physique sur ma confiance en moi. Le fait de m'engager à participer à des activités exigeantes, comme se lever tôt avant l'école pour aller courir, et de respecter cet engagement, m'a permis de cultiver la confiance en moi. Peu à peu, j'ai acquis la conviction que je pouvais entreprendre et exceller dans des tâches exigeantes.

Jusqu'à quel point doit-il être stimulant ? Cela ne signifie pas qu'il faille impérativement adopter le régime d'entraînement d'un combattant professionnel pour renforcer l'estime de soi. Au contraire, ce qu'il faut, c'est un engagement dans l'exercice physique et une volonté d'endurer l'inconfort de façon constante. Ce régime ne contribue pas seulement à améliorer le bien-être physique mais, comme nous l'avons déjà dit, il inculque un sentiment accru de capacité, renforçant ainsi la volonté d'affronter les défis.

Les combattants sont semblables aux individus ordinaires dans leur appréciation d'un lit chaud par une froide matinée d'hiver, du luxe de rentrer directement chez soi après le travail ou du répit d'une pause déjeuner tranquille. Toutefois, aucun de ces conforts ne nous permet de nous sortir de situations difficiles dans le domaine du combat. Le facteur crucial qui nous propulse à travers les moments de désespoir réside dans la prise de conscience que, même lorsque nous manquons de motivation pour agir, nous persévérons dans l'accomplissement de la tâche nécessaire.


Pour conclure : L'acceptation, l'appropriation, la gratitude et l'engagement à tester son corps sont, d'après mon expérience, les moyens les plus puissants d'améliorer sa résilience et m'ont aidée à devenir une championne.

Lorsque vous êtes dans l'adversité, vous n'êtes pas le seul à lutter. Je vis selon la devise "Affronter l'adversité avec le sourire" parce que cela améliore non seulement mon état et ma perception de l'expérience, mais a également un impact sur les personnes qui m'entourent et améliore leur expérience.

Pour en savoir plus sur le sujet, regardez l'entretien de 30 minutes avec Sophie Vurpillot.


Pour en savoir plus sur Shane, regardez ce documentaire inspirant de 13 minutes sur son parcours pour devenir un champion.

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